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Valoriser ses prestations autrement

Envisager une tarification alternative aux taux horaire.

Valoriser ses prestations autrement

Pour pouvoir changer de modèle de tarification, un petit état des lieux s’impose pour identifier les autres moyens de valoriser ses prestations. 

Ce "tour du marché" vous permettra aussi de constater ce qui fonctionne ailleurs et qui pourrait être transposés dans votre cabinet. 

Ce que les clients recherchent avant tout, c'est la prévisibilité. Ils désirent pouvoir gérer leurs budgets de manière efficace et être responsables de leurs dépenses.  

Florian Ernotte • Crossview

Abonnement  

Certains cabinets d'avocats ont adopté un modèle d'abonnement où ils facturent un client mensuellement ou périodiquement en contrepartie d'un ensemble de services définis pour correspondre aux besoins du client. 

Ces formules d’abonnement peuvent très bien fonctionner pour des clients qui ont des besoins récurrents ou liés à une ou plusieurs opérations spécifiques (projet spécifique ou exceptionnel (levée de fonds, acquisition) ou récurrence du besoin (récupérations de créances, gestion de contrat,...)). 

Le cabinet d'avocats devient alors un département juridique, externalisé, du client.   

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Supposons qu'un client actif dans l’immobilier a besoin de révisions régulières de contrats pour s'assurer de l'exactitude et de la formulation appropriée des informations mentionnées dans ces contrats. 

Ce client bénéficierait d'un abonnement lui permettant un accès régulier à un avocat pour gérer ces questions au fur et à mesure. 

Voir l’article : Pourquoi proposer un service d’abonnement à ses clients?  

Tarif fixe ou forfait 

Avec ce modèle, le service juridique est facturé à un prix fixe, c'est-à-dire un tarif unique pour des prestations spécifiques ou déterminables avec un périmètre de travail clair et défini à l'avance. 

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Imaginons qu'un client souhaite qu'un avocat rédige un testament simple. Sachant combien de temps cette tâche prendra et l'effort impliqué, l'avocat peut facturer un tarif fixe pour la rédaction du document. 

Tarif par étape  

Une affaire juridique est divisée en étapes ou phases et le client paie un tarif prédéterminé à chaque étape. Chaque phase peut avoir un tarif identique ou différent, selon la nature de l'affaire et l'étendue du travail à chaque étape. 

Cette manière de procéder permet aussi d’adapter le prix des étapes au fur et à mesure du dossier au regard de son évolution.  

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Supposons qu'un client ait un procès en cours. 

Pour chaque phase terminée du procès, le client paie un montant déterminé à l'avocat.  

Honoraires de résultat  

Les honoraires de résultat sont un pourcentage fixe que l'avocat reçoit si l'issue de l'affaire est favorable. La définition du succès est prédéterminée et convenue entre le client et l'avocat. 

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Un client a une affaire en litige où l'avocat est confiant de pouvoir gagner. S'il gagne, il reçoit un pourcentage de l'indemnisation du client. 

Honoraires avec prime (collar agreement) 

 

Avec ce modèle, le client et l'avocat conviennent à l'avance d'un tarif spécifique, et d’un pourcentage comme variable d’ajustement.  

Si le temps facturable de l'avocat reste dans ce pourcentage, le tarif convenu initialement est payé.  

Si le nombre d'heures prestées est nettement inférieur à celui prévu, alors les économies sont partagées entre le client et l'avocat.  

Si les heures dépassent le pourcentage, l'avocat n'est payé qu'un pourcentage du montant excédentaire. 

Cette méthode est inspirée du secteur financier et, bien qu’elle fasse encore appel au temps passés, permet d’aligner les intérêts des parties et intègrent une variable d’ajustement qui a pour principe de corriger un éventuel déséquilibre. 

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Un client et un avocat conviennent d'un honoraires de 10 000 € avec un pourcentage d’ajustement de 20 % à la hausse et à la baisse.   Si le temps facturable de l'avocat reste entre 8 000 € et 12 000 €, le tarif final pour le client reste à 10 000 €. 

Si l'avocat ne travaille que pour 6 000 € en temps facturable, la différence de 2 000 € est partagée entre l'avocat et le client, et le client reçoit un crédit de 1 000 €, laissant le tarif final payé par le client à 9 000 €. Si l'avocat travaille pour 14 000 € en temps facturable, l'avocat est payé 50 % du montant dépassant les 12 000 € du collier, ce qui signifie que le tarif final est de 11 000 €. 

Services juridiques décloisonnés  

Parfois, les clients ont besoin de services juridiques mais ne peuvent pas se permettre de payer pour chaque service requis. Dans ce cas, des services juridiques décloisonnés ou limités peuvent être offerts comme solution potentielle pour ces clients. Avec des services décloisonnés, un client peut choisir les services les plus importants pris en charge par un avocat, et gérer le reste de l'affaire juridique lui-même. Toutefois, il est important que le client soit pleinement informé de son affaire juridique spécifique et qu'il comprenne quel est son rôle et celui de l'avocat dans l'affaire. 

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Disons qu'un client souhaite une révision juridique d'un document spécifique. 

Pas de modifications, juste une révision pour s'assurer que le contenu est correct. Si un cabinet propose des services juridiques décloisonnés, un avocat peut effectuer cette révision et facturer un tarif fixe pour cela, plutôt que de facturer au client le coût d'une révision complète (qui inclurait des modifications, des conseils sur des ajustements de langage, etc.). 

Cela signifie que le client ne paie que pour le service dont il a besoin, et l'avocat ne fournit que le service demandé, économisant du temps à l'avocat et de l'argent au client sur les honoraires juridiques. 


Honoraires de succès  

Avec un honoraires de succès, les cabinets d'avocats reçoivent un paiement bonus si la définition préalablement convenue d'un résultat réussi est atteinte ou dépassée. Ce bonus est généralement un pourcentage du résultat qui est défini à l'avance. 

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Disons qu'un avocat accepte de prendre en charge une affaire en justice à un tarif réduit parce qu'il y a de bonnes chances d'obtenir un résultat favorable. 

Le client et l'avocat conviennent que si l'affaire est gagnée, l'avocat recevra 10% du résultat total. Mais si l'affaire est perdue, alors l'avocat ne reçoit rien en complément.




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